Le bureau Afrique de Reporter Sans Frontières (RSF) se dit très préoccupé de la restriction de l’espace d’expression et d’information qui ne fait que confirmer le virage autoritaire du gouvernement burundais. La population déjà privée de presque toute source d’information objective, ne pourra plus suivre l’émission « Karadiridimba » de la radio Isanganiro, pour une période d’un mois.
« Cette émission donnait la parole aux Burundais de la diaspora », précise RSF. Cette dernière appelle les autorités burundaises à prendre leurs responsabilités politiques et démocratiques. Tout en signalant que le Burundi a chuté de onze places, depuis 2015, dans le classement mondial de la liberté de la presse, (156ème place en 2016).
Le RSF se dit également inquiet par les récentes mesures du Conseil national de la Communication (CNC). Pour cet organe international, la criminalisation des journalistes et associations incarnant les forces vives de toute société est inadmissible.
Cette organisation de défense de la liberté de la presse rappelle l’arrestation, le 23 octobre, de la journaliste américaine Julia Steers, de Gildas Ihundimpundu, collaborateur de la BBC et journaliste de Bonesha Fm et leur chauffeur, l’interpellation de Fidélité Ishatse, deux semaines plutôt, à Bukemba, province Rutana et la disparition de Jean Bigirimana, journaliste d’Iwacu, il y a plus de trois mois, etc.
Pour Mme Cléa Kahn-Sriber, responsable de RSF, le Burundi a perdu onze places dans le classement 2016. Elle est revenue également sur la radiation et la suspension provisoire par le ministère de l’Intérieur de certaines organisations de la société civile dont l’Union Burundaise des journalistes (UBJ).
Cléa Kahn-Sriber rappelle que ce syndicat de journalistes n’a cessé de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse depuis le déclenchement de la crise en mai 2015. D’après elle, les organes de presse qui ont coutume de faire preuve “d’objectivité” dans leurs analyses sont pénalisés au profit d’une information orientée et acquise au pouvoir en place.
A cette allure, il y a lieu de s’inquiéter du classement prochain du Burundi dans les “Pays dits Emergents” dont la liberté de la presse est l’un des critères mesuré et exigé.
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